lundi 30 janvier 2012

Magnet-isé

Dark Passenger In times of troubles - it's not a Tranquilizer Delirium They are (not) after you . These Phantom will be a Magnet for Hope . But in Wahnfried , the Rotten genius of Wagner is safe. At The End Only the paranoid will survive .




     L'apparence - ce qui est entendu et vu par autrui et par nous-même - constitue la réalité. Sans se contredire, n'importe qui ne verra rien de phénoménal dans telle affirmation. 
Derrière cette apparence, se meuvent comme des ombres l'ensemble de ce qui constitue l'intimité,  sentiments,  passions, désirs, qui constituent à leur tour l'individu. 
     Mais pour que cet ensemble passe de l'ombre à la lumière, ( facile ) , il faut lui donner corps, réalité, donc : apparence, publicité.
Cette présence des autres qui voient ce que je vois, entendent ce que j'entends, m'assure du réel de ce qui m'entoure, de moi. 
   
     Si l'on peut affirmer une chose de la société dans laquelle nous vivons, c'est qu'elle donne une place primordiale à la vie privée, qu'elle développe et protège. 
Si l'intimité qui y réside n'a donc de cesse de s'intensifier pour se vivre pleinement, élargissant en nombre et gamme sentiments et émotions, ce foisonnement et cette massification ne peuvent entraîner qu'une incertitude croissante sur la réalité: le monde, les hommes, moi. 

     Dans ce développement de la vie privée, de l'individu, au détriment du public, la première victime est donc le monde lui-même, passé d'un statut public, commun, à quelque chose que l'on possède, que l'on doit s'approprier.

     Le monde, consensuel et commun, était rassembleur. Désormais, il est cette 

" étrange situation qui évoque une séance de spiritisme au cours de laquelle les adeptes, victimes d'un tour de magie, verraient leur table soudain disparaître, les personnes assises les unes en face des autres n'étant plus séparées, mais n'étant plus reliées non plus, par quoi que ce soit de tangible"
 Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne

      Ce que l'on exige de la réalité, est pourtant précisément son intangibilité, puisque c'est celle-là même qui la fait exister, pour ceux ( nous ) qu'elle lie. 

Or notre actualité se situe dans le lieu de ce hiatus. 
      Double paradoxe: D'une part, l'intensification de l'intimité devait rendre chacun toujours plus singulier : jamais société plus conformiste n'a existé - et d'autre part, ce conformisme devait exprimer le consensus qu'appelle la reconnaissance de la réalité. Pourtant, de l'incertitude individuelle naît une incertitude collective: le réel nous échappe. 

      Tout comme le paranoïaque, traité par le psychiatre, est enfermé dans un système construit par lui, contre lui, où tous les phénomènes sont sujets à une interprétation conforme au système, 
L'individu , traité par la société, est enfermé dans son système de représentations, hors duquel, fou, le réel n'a plus rien de réel n'étant plus partagé. Bilan: Le comportement remplace l'action, le réel est vrai, la raison est celle de tous.




       Si la perception de la réalité est un sujet particulièrement important, le pouvoir des médias grandissant, la surveillance s'étendant ( Big Brother et Claude Guéant main dans la main ), les théories du complot ayant bon dos, et donc si le rapport à la paranoïa, qu'elle soit individuelle ou collective, spontanée ou orchestrée, l'est aussi, Oliver Huntemann, dont certains penseront qu'il n'a rien à faire ici, dj et producteur international de Techno, a pondu un chef d'oeuvre au mois de Novembre 2011, précisément intitulé: Paranoïa [Magnet  + pochette ci-dessus ]

        Lui a trouvé une solution : à la fin, le paranoïaque n'est plus cette éternelle victime dans la solitude de son enfermement. En poussant la porte de 'son' Wahrein, le réel, c'est tout juste si on lui prête encore attention: vos désirs et sentiments ne sont plus que d'être un flux sonore disponible. 

 Only the paranoïd will survive  dans cette ir-réalité qu'Huntemann crée, comme avec des doigts de fée. 


Pour ceux qui veulent - changer d'air c'est peu dire - une autre Vision - c'est le cas de le dire - ça se passe le 12 Février à Marseille !



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